Le bokashi: une méthode de compostage

En France, depuis très longtemps, on trouve dans les jardins amateurs essentiellement des composteurs à l’air libre ou des composteurs sous forme de bacs fermés. Mais il existe d’autres méthodes de compostage! Ainsi que l’on vive en maison ou en appartement, tout le monde peut composter ses déchets.

Le principe

Le bokashi nous vient tout droit d’Asie. Cette méthode de compostage est très utilisée au Japon. Le principe consiste à entasser ses déchets organiques dans un contenant fermé et de saupoudrer entre chaque apport du « son » de bokashi. Le son de bokashi est composé de micro organismes appelés EM. Il s’agit de bactéries qui vont permettre la décomposition des déchets en milieu fermé. Elles vont ainsi participer à une fermentation des déchets.

Les ustensiles nécessaires

•  1 seau fermé et muni d’un robinet
• de son de bokashi (les EM)

Les étapes

1. S’assurer que le robinet est fermé
2. Ouvrir le couvercle du seau
3. Saupoudrez le fond du seau de son de bokahi
4. Ajouter les déchets de cuisine du jour
5. Saupoudrez à nouveau de son de bokashi
6. Tasser légèrement le tout
7. Fermer le seau

Répétez les étapes 4 et 5 à chaque nouvel apport de déchets.

Videz le « thé » de bokashi une fois par semaine. Les premières semaines ( 2 à 3 semaines parfois) le bokashi ne produit pas de thé, ne vous inquiétez pas cela viendra.

Mises en garde

Le son de bokashi ou activateur est composé de bactéries dites anaérobiques c’est à dire qui vivent sans apport d’oxygène. Il faut donc éviter d’ouvrir toutes les heures son seau. Pour ma part, j’entasse mes déchets de cuisine dans une boite fermée que je vide le soir dans mon seau bokashi.

Le deuxième conseil que je vous donne est de prévoir, dès le départ de l’aventure bokashi, un endroit où enterrer son seau.

Que faire une fois que mon seau est plein?

Grande question! Il vaut mieux se la poser avant de choisir cette méthode de compostage. En effet, une fois que le seau est plein, en général, je laisse mon bokashi reposer 3 à 4 semaines environ. Je laisse maturer mon compost c’est à dire que je ne l’ouvre sous aucun prétexte. J’évacue seulement le thé de compost une fois par semaine. Une fois cette période terminée, j’enterre mon bokashi pour que la décomposition se poursuive avec l’aide cette fois-ci de petits animaux tels que les vers de terre et les coléoptères. Et là réside la difficulté pour ceux qui vivent comme moi en appartement. J’ai débuté le bokashi il y a trois ans alors même que je ne possédais pas de jardin. L’astuce que j’ai trouvé est d’utiliser une grande boite en plastique fermée. Je la stocke dans mon garage ou ma cave. Je tapisse le fond d’une fine couche de terre (terreau comme alternative). Ensuite, je vide mon bokashi dans ma boite et je recouvre de terre. Dans ce cas là, aucun animal interviendra. La décomposition se poursuivra dans la boite de manière plus lente (6 mois). A la fin on obtient le même résultat: du terreau très riche. Vous trouverez tout un tas d’astuces sur le net. Certains achètent ou fabriquent plusieurs seaux de bokashi pour assurer la rotation.

Que faire avec le « thé » de bokashi?

La production de thé peut être assez importante. C’est un engrais liquide très concentré mais naturel. Vous pouvez le diluer dans de l’eau et l’utiliser pour arroser vos plantes d’intérieur ou votre jardin. Faites tout de même attention, toutes les plantes ne demandent pas d’apport en engrais. Au contraire vous pouvez tuer certaines de vos plantes soit en apportant un engrais dont elles n’ont pas besoin, soit en apportant trop d’engrais. Quand les plantes n’en n’ont pas besoin je le vide dans l’évier. Certains articles sur le web disent que cela nettoie les canalisations. Je n’ai pas vu d’effet de ce type chez moi. Le thé ne se conserve pas très bien, ne le gardez pas en réserve pour l’été prochain…

Les résultats

J’ai utilisé le bokashi pour planter des pieds de tomates cerises sur mon balcon (une douzaine). Chaque pied à donné une grande quantité de fruits et cet été là je n’ai pas eu de maladies. Le bokashi m’a évité l’achat d’engrais et a limité ma consommation de terreau en jardinerie. Je souhaite renouveler l’expérience cette année dans mon jardin potager. Depuis septembre, j’ai enterré deux seaux de bokashi. J’espère pouvoir vous démontrer l’expérience avec un jardin couvert de légumes et de fruits pour l’été 2020!